Les jeux vidéo, même violents comme Grand Theft Auto, pourraient être bénéfiques pour les enfants. C'est l'hypothèse émise par Lawrence Kutner et Cheryl K. Olson, de la Harvard Medical School Center for Mental Health and Media. Après avoir mené une étude sur près de 1.300 adolescents, les deux médecins psychiatres américains livrent les résultats dans un livre qui vient d'être publié outre-Atlantique «Grand Theft Childhood». A l'occasion de la sortie de GTA4, Lawrence Kutner a répondu à nos questions.
Vous relativisez l'influence des jeux violents, comme GTA. Comment peuvent-ils être un «bénéfice» pour les enfants/adolescents et leur famille?
Ce n'est pas la violence dans ces jeux qui offre d'éventuels bénéfices. C'est leur complexité visuelle, l'usage de stratégies et la nécessité d'anticiper à la fois immédiatement et à long terme les conséquences d'une action. Daphné Bavelier, professeur de sciences cognitives de l'université de Rochester, a montré que le fait de jouer à des jeux vidéo visuellement complexes permettait d'entraîner son cerveau à traiter des informations visuelles de manière plus efficace.
Vous dites que jouer aux jeux vidéo est un moyen de «s'aventurer dans de nouveaux mondes et de tester de nouvelles compétences». Même avec des jeux vidéo violents comme GTA ?
Au premier abord, on peut avoir l'impression que les compétences requises n'impliquent que le meurtre et la pagaille. Mais les joueurs, y compris les adolescents, savent que ce n'est pas réel, de la même façon qu'ils savent que la science-fiction est imaginaire.
Mon fils, qui est un gamer invétéré, adore les jeux où il doit élaborer différentes stratégies pour développer un système politique et des politiques sociales dans une société mythique. C'est un niveau de pouvoir qu'il n'aura sans doute jamais dans le monde réel. Le jeu lui offre l'occasion de voir ce que c'est que d'intervenir dans des emplois du jour sociaux et politiques, d'observer le résultat et de faire des ajustements.
Le succès de GTA (et des jeux violents) s'explique-t-il par ses transgressions sociales et les entorses (virtuelles) aux lois ?
Les enfants que nous avons interrogés nous ont expliqué qu'ils étaient d'abord attirés par les histoires, pas par leur violence. Comme les filles notamment, qui nous ont expliqué qu'elles aimaient livrer des pizzas ou explorer l'environnement, comme dans un jeu à la Sims.
En fait, ils trouvent la violence pure peu attirante et ennuyeuse. Par exemple, pas un seul enfant parmi les 1.250 de notre étude n'a mentionné les jeux «Manhunt» ou «Postal» (qui sont davantage centrés sur la violence que sur l'histoire) dans la liste des cinq jeux auxquels ils ont le plus joué au cours des six derniers mois.
Par ailleurs, les enfants nous ont dit qu'ils aimaient, dans un monde virtuel, enfreindre les règles et faire des choses qu'ils ne feraient jamais dans la réalité. Ils étaient véritablement conscients de la différence et des conséquences des actes dans chacun de ces mondes.
Selon vous, le problème vient surtout de ceux qui ne jouent pas…
Dans notre étude, seuls 6% des garçons et 18% des filles ne jouaient pas ou peu aux jeux vidéo. Les garçons (pas les filles) qui jouent rarement ou pas sont plus enclins à être impliqués dans des bagarres ou d'avoir des problèmes à l'école.
Ne pas jouer aux jeux vidéo peut être un «indice» de problèmes relationnels. Cela veut dire que si votre fils ado ne joue pas du tout aux jeux vidéo, en tant que parent, vous devriez vous demander s'il a les compétences nécessaires pour tisser des liens d'amitié, s'il n'est pas maltraité ou qu'il subit des relations pas équilibrées.
Il faut bien préciser que nous nous ne disons pas que les jeux vidéo causent le problème ou que forcer son enfant à jouer permettrait de prévenir celui-ci. Nous disons juste que pour les garçons, ce n'est pas inhabituel de jouer aux jeux vidéo dans la culture actuelle. C'est peut-être le contraire qui est un reflet de problèmes plus importants.
Quels conseils donneriez-vous aux parents qui s'inquiètent de voir leurs enfants jouer à des jeux vidéo violents ?
Restez impliqués. Demandez-leur à ce qu'ils vous montrent comment faire quelque chose dans un de ces jeux (les enfants adorent être meilleurs que leurs parents dans un domaine!). Trouvez des sites sur le contenu des jeux avant de les acheter ou des les louer. Ne vous contentez pas des systèmes de classification.
Demandez à vos enfants les raisons pour lesquels ce sont leurs jeux préférés.
En ouvrant une discussion avec eux, vous leur permettez aussi de vous interroger sur des aspects du jeu qui peuvent les contrarier.
Vous relativisez l'influence des jeux violents, comme GTA. Comment peuvent-ils être un «bénéfice» pour les enfants/adolescents et leur famille?
Ce n'est pas la violence dans ces jeux qui offre d'éventuels bénéfices. C'est leur complexité visuelle, l'usage de stratégies et la nécessité d'anticiper à la fois immédiatement et à long terme les conséquences d'une action. Daphné Bavelier, professeur de sciences cognitives de l'université de Rochester, a montré que le fait de jouer à des jeux vidéo visuellement complexes permettait d'entraîner son cerveau à traiter des informations visuelles de manière plus efficace.
Vous dites que jouer aux jeux vidéo est un moyen de «s'aventurer dans de nouveaux mondes et de tester de nouvelles compétences». Même avec des jeux vidéo violents comme GTA ?
Au premier abord, on peut avoir l'impression que les compétences requises n'impliquent que le meurtre et la pagaille. Mais les joueurs, y compris les adolescents, savent que ce n'est pas réel, de la même façon qu'ils savent que la science-fiction est imaginaire.
Mon fils, qui est un gamer invétéré, adore les jeux où il doit élaborer différentes stratégies pour développer un système politique et des politiques sociales dans une société mythique. C'est un niveau de pouvoir qu'il n'aura sans doute jamais dans le monde réel. Le jeu lui offre l'occasion de voir ce que c'est que d'intervenir dans des emplois du jour sociaux et politiques, d'observer le résultat et de faire des ajustements.
Le succès de GTA (et des jeux violents) s'explique-t-il par ses transgressions sociales et les entorses (virtuelles) aux lois ?
Les enfants que nous avons interrogés nous ont expliqué qu'ils étaient d'abord attirés par les histoires, pas par leur violence. Comme les filles notamment, qui nous ont expliqué qu'elles aimaient livrer des pizzas ou explorer l'environnement, comme dans un jeu à la Sims.
En fait, ils trouvent la violence pure peu attirante et ennuyeuse. Par exemple, pas un seul enfant parmi les 1.250 de notre étude n'a mentionné les jeux «Manhunt» ou «Postal» (qui sont davantage centrés sur la violence que sur l'histoire) dans la liste des cinq jeux auxquels ils ont le plus joué au cours des six derniers mois.
Par ailleurs, les enfants nous ont dit qu'ils aimaient, dans un monde virtuel, enfreindre les règles et faire des choses qu'ils ne feraient jamais dans la réalité. Ils étaient véritablement conscients de la différence et des conséquences des actes dans chacun de ces mondes.
Selon vous, le problème vient surtout de ceux qui ne jouent pas…
Dans notre étude, seuls 6% des garçons et 18% des filles ne jouaient pas ou peu aux jeux vidéo. Les garçons (pas les filles) qui jouent rarement ou pas sont plus enclins à être impliqués dans des bagarres ou d'avoir des problèmes à l'école.
Ne pas jouer aux jeux vidéo peut être un «indice» de problèmes relationnels. Cela veut dire que si votre fils ado ne joue pas du tout aux jeux vidéo, en tant que parent, vous devriez vous demander s'il a les compétences nécessaires pour tisser des liens d'amitié, s'il n'est pas maltraité ou qu'il subit des relations pas équilibrées.
Il faut bien préciser que nous nous ne disons pas que les jeux vidéo causent le problème ou que forcer son enfant à jouer permettrait de prévenir celui-ci. Nous disons juste que pour les garçons, ce n'est pas inhabituel de jouer aux jeux vidéo dans la culture actuelle. C'est peut-être le contraire qui est un reflet de problèmes plus importants.
Quels conseils donneriez-vous aux parents qui s'inquiètent de voir leurs enfants jouer à des jeux vidéo violents ?
Restez impliqués. Demandez-leur à ce qu'ils vous montrent comment faire quelque chose dans un de ces jeux (les enfants adorent être meilleurs que leurs parents dans un domaine!). Trouvez des sites sur le contenu des jeux avant de les acheter ou des les louer. Ne vous contentez pas des systèmes de classification.
Demandez à vos enfants les raisons pour lesquels ce sont leurs jeux préférés.
En ouvrant une discussion avec eux, vous leur permettez aussi de vous interroger sur des aspects du jeu qui peuvent les contrarier.
Source 20 Minutes
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire